Quatre raisons pour avoir une durée de sprint constante

Une équipe agile doit conserver une durée de sprint constante. Malheureusement, lorsque j’ai commencé le développement itératif et incrémental (avant même que l’on appelle cela du développement agile), j’ai fait l’erreur de ne pas adopter des sprints de la même longueur.

Nous nous réunissions au démarrage du sprint pour planifier le travail du sprint. Un des points de l’ordre du jour à ces réunions de planification de sprint était de définir la durée du sprint. Nous choisissions de manière assez hasardeuse la durée des sprints entre deux et six semaines.

Nous décidions de la durée du sprint en fonction de la quantité de travail à réaliser, de la quantité à livrer avant que les utilisateurs puissent le voir, de la disponibilité des membres de l’équipe, et de notre état d’énergie ou de fatigue du moment.

S’autoriser à avoir des durées de sprint variables nous convenaient, et je dois avouer que ce n’était pas une décision consciente ; nous le faisions sans avoir même évalué si c’était une bonne idée ou non. Ce n’est que plus tard que j’ai découvert les quatre raisons pour lesquelles il fallait utiliser la même durée pour les sprints.

Bénéfice pour l’équipe d’avoir un rythme régulier

En premier lieu, une équipe tire toujours un bénéfice d’avoir un rythme régulier. Lorsque la durée des sprints varie, les membres de l’équipe hésitent souvent sur les dates du sprint. Les questions fréquentes sont : “Est-ce que c’est la dernière semaine ?” et “Est-ce que nous livrons ce jeudi ou jeudi prochain ?”. Avoir une durée fixe de sprint, que ce soit une ou quatre semaines, ou entre les deux, permet à l’équipe d’adopter le rythme qui lui convient le mieux.

La planification du sprint est facilitée

Une seconde raison d’utiliser des sprints de durée fixe, c’est que la planification de sprint devient plus facile. Au fur et à mesure des sprints déroulés par l’équipe, les membres de l’équipe apprennent à estimer la quantité de travail qui peut effectivement être réalisé au sein d’un sprint. Planifier le sprint suivant devient alors aussi simple que de sélectionner la même quantité de travail.

Le suivi de la vélocité est facilité

Lorsque les sprints sont de même durée, il est plus facile de suivre la vélocité. Lorsqu’une équipe change la durée de ses sprints, elle doit alors soit noter la durée de chaque sprint (pour expliquer la raison pour laquelle des sprints plus longs ont une plus grande vélocité), soit essayer de normaliser en parlant de vélocité par semaine ou de vélocité par jour.

Malheureusement, il n’y a aucune garantie qu’un sprint de quatre semaines réalisera deux fois plus de travail qu’un sprint de deux semaines. Normaliser la vélocité par semaine peut être acceptable mais ne sert plus à rien lorsque la durée des sprints est constante.

C’est ce que Richard Feynman aurait fait

Une quatrième raison pour conserver des sprints de durée fixe, c’est que Richard Feynman, le Prix Nobel de physique, aurait fait pareil. Dans son livre Vous voulez rire, monsieur Feynman !, il raconte qu’il est fatigué d’avoir à choisir son dessert chaque soir. Du coup, il décide de toujours choisir la crème glacée au chocolat.

Choisir la durée d’un sprint au début de chaque sprint est une perte d’énergie. Essayez différentes durées, prenez une décision et respectez-la jusqu’à ce qu’il y ait une raison valable de changer.

Une équipe peut-elle changer la durée d’un sprint ?

En insistant sur le fait que vos sprints aient tous la même longueur, je ne vous suggère pas que cela devienne une obsession. Aucune ligne directrice ne doit être transformée en règle inébranlable. Il peut y avoir des situations où il est peut-être préférable de dévier légèrement du rythme.

De longues vacances sont parfois une bonne raison pour une équipe de changer la durée d’un sprint. Par exemple, aux Etats-Unis, les gens ont l’habitude de s’absenter au moment des fêtes de Thanksgiving et de Noël. Une équipe qui déroule des sprints de deux semaines se retrouvera avec la moitié des jours x hommes pendant un sprint qui couvre ces fêtes. Dans ce cas, l’équipe tirera bénéfice d’un sprint de trois semaines puisqu’il se rapprochera davantage du nombre de jours x homme habituel.

Un autre exemple est celui d’une équipe qui approche d’un jalon majeur une semaine après la fin du prochain sprint. L’équipe peut très raisonnablement choisir de simplement planifier un sprint final d’une semaine de plus sur la durée habituelle d’un sprint.

Changer la durée d’un sprint, même dans ces situations, n’a généralement pas ma préférence, mais je comprends qu’une équipe puisse choisir de fonctionner de cette manière.

Quelle est votre expérience ?

Et vous, quelle a été votre expérience dans ce domaine ? Est-ce que l’équipe a changé la durée du sprint, si c’est le cas, est-ce que cela a été une bonne ou une mauvaise chose ? Si vous essayez de conserver une durée constante, avez-vous dû quand même changer à un moment donné ? Quand ? S’il vous plaît, partagez vos idées dans les commentaires ci-dessous.


Auteur : Mike Cohn
Source : The Four Reasons to Have a Consistent Sprint Length
Date de parution originale : 14 Novembre 2017


Traducteur : Fabrice Aimetti
Date de traduction : 19/11/2017


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